Créatrice de talent, Charlotte Perriand (1903 - 1999), est reconnue comme l’une des figures du design de mobilier et de l’architecture les plus influentes des années 50. Humaniste avant gardiste, elle influence toute une génération de jeunes designers.
« Il y a chez Perriand une forme d’humilité dans le dessin.
Chaque trait est utile, sans effet de style superflu. Il est honnête.
La justesse mais aussi la modernité des créations de Charlotte Perriand, de même que sa recherche de compromis entre le monde de l’industrie et la nature, font de cette artiste iconique l’une de nos grandes inspirations chez Rinku. »
— Raphaël CEI, co-fondateur de Rinku
Comment définir le style Perriand ?
Un style unique, en rupture avec les codes de son temps : c’est la liberté qui définie encore au mieux le style Perriand.
C'est avant tout la modernité issue de l’industrie qui influence Charlotte : l’automobile, les formes dynamiques, mais aussi des matériaux comme le métal et le verre. Rapidement, elle puise son inspiration dans les voyages, la nature mais aussi dans la pratique de la photographie qui l’aide à observer l’humain.
Nourrie d’une vision humaniste, elle n’aura de cesse de démontrer que « l’important ce n’est pas l’objet mais l’homme » en définissant un nouvel art de vivre. Elle incarne ce dernier dans « l’art d’habiter », une philosophie qui recherche l'harmonie parfaite entre la fonction et l'esthétique. L'Art et le Beau trouve leur incarnation dans la vie quotidienne, servent une cause foncièrement humanitaire. L'habitation doit permettre le bien-être et de l’épanouissement de ceux qui l'habite. Elle se prend de passion pour l'agencement des petits espaces et l'organisation du mobilier pour permettre un lieu de vie ouvert et propice aux échanges.
Collaborations pour Le Corbusier
Femme pionnière qui évolue dans un milieu d’hommes, Perriand oeuvre aux côtés de grands noms comme Le Corbusier et Jean Prouvé.
Après l’obtention de son diplôme à l’Union centrale des arts décoratifs, elle est repéré par Le Corbusier et elle est invitée à rejoindre l'atelier de l'architecte comme collaboratrice. Elle réalise pour lui des oeuvres phares qui font encore la renommée de la designer : une méridienne basculante, un fauteuil grand confort, un bureau aux allures présidentielles...
LC4
Best seller des salles de vente, la chaise longue basculante LC4 est un imaginée par Perriand comme un modèle hybride entre le fauteuil médicalisé du Dr Pascaud et un rocking chair imaginé par Thonet.
Le bureau boomerang
Avant Calka et Le Corbusier : Charlotte Perriand réfléchie à un bureau de forme libre et arrondie. Reconnaissable entre tous, le bureau boomerang à la particularité de pouvoir accueillir un grand nombre de collaborateur. L'idée de hiérarchie devait s'effacer en faveur de l'échange.
Repensé l’art de vivre ensemble
Au début des années 30, sa carrière prend un tournant politique lorsqu’elle rejoint le parti communiste. Sa conception des arts plastiques entre au service d’une cause engagée qui se reflète dans son travail des logements collectifs et de l’art de vivre ensemble.
La bibliothèque de la Maison du Brésil
Un assemblage de blocs imaginé pour meubler l’intérieur d’un logement étudiants. La bibliothèque est conçue comme un élément séparateur entre espace de vie et espace de travail. Une véritable oeuvre d’art contemporaine encore une fois vouée à favoriser les échanges.
Le plan d’urbanisme des Arcs
Hostile à la création de grands ensembles verticaux qui viendraient dénaturer la montagne, Charlotte Perriand propose l'alternative d'une ville de loisir construite autour d'un ensemble d’immeubles couchés sur la pente, en symbiose avec la végétation. L’habitation se devait être la plus minimale possible, pour porter l’attention sur la montagne.
De la machine au retour à la nature…
Si les années 20 sont marquées par l’essor de l’industrie et l'apparition de nouveaux matériaux, on voit un retour en arrière s’opérer dès le début des années 30. Le rapport de l’homme à la nature et à son environnement prennent une place de plus en plus importante dans les questions autour de l’architecture, du mobilier et de l’urbanisme. L’inflexibilité des matériaux industriels rencontrent la brutalité du bois massif pour laisser s’exprimer quelque chose allant au-delà de la matière.
La maison de thé de l’Unesco
En 1993, Perriand imagine un espace cerclé de bambou et couvert d’une toiture dont la teinte verte rappelle les rizières du Japon. À 90 ans, Charlotte offre une synthèse de son travail qui fut depuis toujours nourri par de son amour pour la culture et les traditions nippones au tout début des années 40.
Résumer Charlotte Perriand...
Charlotte Perriand laisse un héritage riche qui trouve encore échos jusque dans nos habitations contemporaines.
Tout au long de sa vie, elle n’aura eu de cesse de faire dialoguer les arts décoratifs et les Beaux Arts, d’associer fonctionnel et contemplatif. Pour elle, le « Beau », c’est justement cette harmonie, un équilibre parfait. Au final, elle délivre un message purement humaniste : pour elle, l’art est emprunt de vie, c’est un art de vivre du quotidien.
